Mercredi après-midi, une demi-douzaine de boneheads d’Atalante sont allés harceler les journalistes de VICE dans leurs bureaux de Montréal, en ciblant Simon Coutu en particulier.

Ils ont lancé des tracts sur le sol et des nez de clown, en faisant jouer la musique de The Price is Right. Le chef d’Atalante est le néofasciste Raf Stomper, qu’on voit avec des verres fumés dans la vidéo :

 

L’article de Simon Coutu qui a mis le feu aux poudres (publié le 18 mai), n’était même pas spécifiquement polémique. On n’y trouve pas de révélations gênantes pour Atalante, à part le fait qu’on y donne brièvement la parole à un antifasciste.

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En vérité, le groupuscule d’extrême-droite intimide les journalistes, blogueurs et opposants.es, sans se voir incommodé par les forces de l’ordre ou la classe politique. Régis Labeaume avait dit récemment à TLMEP: « Il n’y a pas de problème de radicalisation à Québec » (6 mai).

Pendant ce temps, Atalante – l’un des nombreux groupes radicaux originaires de Québec – défile dans ses rues et organisent des commémorations de Jeanne d’Arc :

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Il y a un an, ces mêmes boneheads avaient intimidé une journaliste de CBC qui dînait paisiblement dans un restaurant, et le journaliste Ian Bussières du Soleil, en allant le rejoindre dans ses locaux de travail. On peut voir à la fin de la vidéo qu’il referme la porte derrière lui et a l’air apeuré (avec raison!) :

Que feront les flics suite à l’intrusion chez VICE? Ils remarquent qu’il n’y a pas eu de casse ni de blessés, donc ça l’air correct, selon ce qu’a rapporté Radio-Canada : « Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est intervenu sur les lieux après le départ des manifestants. « Il n’y aura probablement pas de suite à ça, explique-t-il. Il n’y a pas eu de blessé ni de méfait. Rien d’illégal. »

Intimider les journalistes dans leurs bureaux s’avère donc « légal ». Quand j’avais fait un court topo sur Atalante à la radio de Radio-Canada, le groupe s’était vengé en brandissant des bannières me qualifiant de « traître » à la nation. Même si la mairesse Valérie Plante et des élus comme Amir Khadir avaient aussi été visés cette nuit-là, aucune enquête policière semble s’être rendue jusqu’à eux…

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D’autres exemples

En Europe, les actes d’intimidation du genre paraissent également se multiplier. Dans les locaux de VICE Roumanie, deux nationalistes radicaux étaient entrés pour traiter les journalistes de « progressistes » (6 fév. 2018) :

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Atalante s’est probablement inspiré de ces deux larrons, d’autant plus qu’on sait qu’ils puisent leur inspiration de mouvements européens tels Casapound, Génération identitaire et Bastion Social. Lors d’une visite « culturelle », on peut voir ici Raf Stomper en première ligne avec ce groupe extrémiste français :

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Il y a un ou deux mois, des militants.es de Storm Alliance (également un groupe de Québec) menés par John Hex avaient introduit les bureaux de plusieurs médias en région, dont des locaux de TVA, pour les presser de diffuser un imposant document démontrant soi-disant que Justin Trudeau se révèle coupable de « haute trahison » (pour ses rapports à l’immigration).

Les vidéos de harcèlement ne sont plus en ligne, voici l’exécutif de Storm Alliance, à l’époque :

Exécutif de Storm Alliance

Pour revenir à Atalante, on peut aussi rappeler leurs campagnes contre les institutions d’éducation, qu’ils accusent d’être à la solde d’un « marxisme culturel ». Ces démarches ont aussi pour but d’intimider les personnes qui ne pensent pas comme eux. On peut reconnaître, sur l’affiche,  Marx et Lénine en train d’étouffer un étudiant :

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En conclusion, nos élus.es passifs comme Régis Labeaume devraient démontrer davantage de volonté politique de lutter contre la montée de l’extrémisme xénophobe, autant dans la rue que sur les réseaux sociaux.

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