À Rimouski, après une sympathique conférence de Stu Pitt qui nous a vanté les soi-disant valeurs positives du groupe xénophobe, un membre de l’assistance osa soulever des contradictions dans son discours sur l’immigration.

Patrick Beaudry, présent sur les lieux, s’impatienta: «Calvaire, qu’est-ce que tu comprends pas!» (L’Avantage, 1er août).

Sa réaction diverge de la belle image du groupe que souhaite projeter Stu Pitt, en tant que propagandiste de l’organisation.

En entrevue à Radio-Canada, le jeune contradicteur de La Meute observa avec inquiétude que les courants haineux actuels, s’en prenant à des groupes minoritaires, lui évoquait la rhétorique qu’on a pu entendre avant la Deuxième Guerre mondiale. Ce qui mit le chef de La Meute encore plus en rogne.

Sur les réseaux sociaux, M. Beaudry essaie désormais de traquer celui qui commit l’infamie de critiquer son groupe : ce jeune homme était trop bien habillé pour l’occasion, ce devait être un «coup monté» pour aller parler aux médias. «Il semble évident qu’il ne souhaitait que provoquer», à moins qu’il ne soit qu’un «sombre crétin».

À vrai dire, après discussion avec lui, il ne savait même pas qu’il assisterait à une conférence de Stu Pitt ce jour-là, des amis-es venaient tout juste de le convaincre de les suivre. Trop bien habillé? Il portait une chemise d’été bien banale… Provocateur ou crétin? Il ne posait que des questions qui lui paraissaient pertinentes.

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Continuons l’analyse de Beaudry: «Ce mystérieux inconnu n’a ni compte Facebook ni Twitter, ni rien à ce nom (…). S’il est résident de Rimouski, quelqu’un doit bien le connaître, non?».

C’est faux: son nom est accessible en toutes lettres sur Facebook, il a même deux comptes pour le prix d’un! Pourquoi le chef de La Meute, ex-militaire, voudrait absolument le retracer?

Dans la section « commentaires », les loups se perdent en conjectures, ils aident leur mentor à le pister. L’une parvient à convaincre les autres qu’il a le même nom de famille que le maire qui venait de les priver d’une salle communautaire, voilà un premier complot. Un autre, d’esprit militaire, fait valoir que les initiales de l’individu font S.O.P., ce qui signifierait: «Standard operational procedure», c’est-à-dire une pratique de sécurité qui décrit comment affronter une menace. Simple coïncidence?

Enfin, l’un d’eux parvient à le débusquer en annonçant qu’il sait où il travaille. Patrick Beaudry lui ordonne aussitôt de ne pas l’intimider (ce qui pourrait donner des munitions aux gauchistes), le loup rétorque: : «je reste discipliné chef».

Beaudry a-t-il pardonné l’insubordination du jeune homme qui s’hasarda à poser des questions à Rimouski? La citation ajoutée à la finale de son intervention n’augure rien de bon:

«Ignorer son peuple pour être à la solde de ceux qui nous méprisent risque de créer une révolte où tous les traîtres seront jugés par la foudre patriotique»…

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