Dans une missive publiée samedi sur son blogue, l’ex-députée Fatima Houda-Pepin s’adresse aux « orphelins » des victimes d’Alexandre Bissonnette en alimentant des préjugés islamophobes.
Elle accuse des associations musulmanes d’avoir instrumentalisé les funérailles et la commémoration du 29 janvier, mais elle-même n’hésite pas à instrumentaliser les enfants des victimes…
Les mystérieux mobiles de Bissonnette
Première étape, elle s’adresse aux enfants des défunts en niant l’évidence la plus élémentaire : il y a un an, Bissonnette est entré dans une mosquée pour tuer le plus grand nombre de musulmans possible. Il s’agit de l’acte terroriste le plus haineux et islamophobe qui soit.
Les lecteurs de Mme Houda-Pepin ne s’y trompent pas. Ils savent qu’elle ouvre la porte à des théories alternatives. Dans la section commentaires, certains se mettent même à jeter le blâme sur les musulmans eux-mêmes :
Deuxième étape, l’ex-députée libérale se met à encenser le Québec comme étant la société la plus accueillante au monde, on croirait lire une chronique de Martineau :
Dans ces passages, elle essaie de nous faire croire que cette société quasi parfaite qui est la nôtre n’a pas à se remettre en question : « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », disait le Pangloss de Voltaire. Un peu plus et Mme Houda-Pepin demandait aux enfants de remercier ce merveilleux système québécois dénué de racisme.
Pourtant, personne n’accuse TOUT le Québec d’être raciste. Seule une partie l’est, et chaque société a intérêt à se défaire le plus possible de ses divers préjugés, il y a toujours place à l’amélioration.

Les associations musulmanes
Dans la suite de son texte, Mme Houda-Pepin prend à partie les associations musulmanes qui détourneraient le sens des événements afin de faire avancer leur agenda politique :
Si l’on pense à la demande qui a été faite pour une « journée nationale de commémoration et d’action contre l’islamophobie », elle fut appuyée par « plus de 70 organisations musulmanes canadiennes et plus d’une vingtaine de « partenaires communautaires », dont Amnistie internationale Canada francophone et le Congrès du travail du Canada » (R.-C., 5 janvier).
On ne peut réduire tous ces gens à de méchants islamistes voulant détourner le sens des événements. L’approche de Mme Houda-Pepin est réactionnaire en ce qu’elle se refuse à croire qu’il puisse être légitime que la communauté musulmane ait ses propres groupes de pression. Quelles personnes seraient mieux placées pour dénoncer le racisme que celles qui le subissent?
Mme Houda-Pepin conclut son article en demandant aux « orphelins » de se désolidariser de leur communauté en niant les discriminations dont elle est victime au quotidien, puis en s’intégrant courageusement pour devenir de vrais « Québécois à part entière ». Votre papa mort en serait très fier… :
Au fond, Mme Houda-Pepin ne s’adresse pas tant aux enfants de la tragédie, qu’à son fanclub islamophobe qu’elle flatte dans le sens du poil. Ceux qui veulent l’entendre dire que les musulmans pratiquants ne sont pas de vrais Québécois. Que leurs valeurs seraient contraires à nos bonnes vieilles traditions « catho-laïques », chères à un chroniqueur identitaire comme M. Bock-Côté.
On le voit, dans la section commentaires du Journal de Montréal, c’est un triomphe, un véritable concert d’éloges. Tout le monde a littéralement adoré son texte. Pourtant odieux.
Je partage cette rare voix discordante qui n’a reçu qu’un « like » :