Dans un pamphlet catapulté sur sa page Facebook, la célèbre polémiste Djemila Benhabib prend prétexte d’un règlement de compte contre moi pour tenter de mousser la vente des billets de son prochain colloque.
Par tous les moyens possibles, elle me traîne dans la boue, m’accusant de tout et de rien, mais surtout de tout: je fomenterais des sabotages de l’événement qu’elle organise, en plus d’être à la tête de groupes antifas et islamistes, puis de prôner la violence faite aux femmes, et ainsi de suite.
Bien que son texte dresse un portrait de moi tout à fait abominable, je répondrai comme je le fais toujours, c’est-à-dire de manière posée, transparente et avec preuves à l’appui. Allons-y en examinant chacune des accusations.
1. Incritiquable parce qu’elle est une femme
L’ouverture de son texte se veut déjà hallucinante. Elle sous-entend que si je l’ai critiquée par le passé, ce serait en raison de son genre. Elle évoque même la violence faite aux femmes:
À cette accusation je ne peux que répondre que je suis 100% solidaire avec elle. L’égalité hommes-femmes n’est pas encore atteinte dans notre société et nous avons encore bien des progrès à réaliser. Ceci dit, l’islamophobie est également un problème de société, dans la mesure où la discrimination à l’égard de concitoyens.nes ne doit pas être prise à la légère.
Les messages haineux envers les musulmans.es abondent sur les réseaux sociaux, et visent parfois tout immigrant en général. Pourquoi ne pas se liguer contre toutes ces formes de discrimination? Pour une position féministe en ce sens, qui conjugue anti-racisme et anti-sexisme, voir le point de vue de Camille Robert (R.-C., 15 sept.).
2. Le SPVM la met en garde contre moi (?)
Mme Benhabib soutient que le 5 septembre dernier, un «enquêteur du SPVM» l’aurait prévenue que des «casseurs» songeaient à perturber son prochain colloque. Elle ajoute du même souffle – sans rire – que j’en serais la tête dirigeante, le «grand manitou», selon le SPVM:
Cette déclaration est tout à fait trompeuse, scandaleuse, diffamatoire. Voici les faits:
Le 4 septembre dernier, j’ai bel et bien écrit un billet reprochant à Benhabib ses positions tranchées vis-à-vis l’islam et surtout le fait que, selon les dirigeants de La Meute eux-mêmes, ce sont des membres de ce groupe d’extrême-droite qui avaient assuré la sécurité de son dernier colloque. Ils se sont d’ailleurs vanté d’avoir saisi deux couteaux et un tournevis aiguisé durant leurs fouilles (sans permis légal):
Pour le reste, je n’ai jamais encouragé d’initiatives pour contrer le colloque à venir, pas même des appels au boycott. Tout au contraire, une amie m’avait proposé de me procurer des billets pour qu’on puisse aller y écouter les idées exposées et les critiquer dans mon blogue, si je le souhaitais.
Deux semaines ont passé depuis ce billet du 4 septembre et je n’ai plus entendu parlé de l’événement, ni en public, ni en privé. Si quelqu’un m’avait dit qu’il avait déjà eu lieu, je l’aurais cru…
3. Mes textes incitent à la violence
D’après Benhabib, il y aurait des appels à la violence dans mes textes:
Ceux et celles qui me connaissent savent qu’on y retrouve surtout des appels à la tolérance, que je défends fermement l’égalité sous toutes ses formes, dans une perspective progressiste. Et ceux et celles qui me connaissent encore mieux savent que je suis pacifiste et antimilitariste jusqu’au bout des doigts.
Certes, mes billets déconstruisent des discours haineux et xénophobes. Est-ce cela qu’elle trouve violent?
4. Complaisant à l’égard des Frères musulmans
Là c’est vraiment du grand m’importe quoi:
Je ne connais absolument rien des Frères musulmans au Québec, en tout cas, pas suffisamment pour m’en faire une opinion. À ma connaissance, c’est elle qui en fait une fixation…

5. Complice de théories qui défendent la violence envers les femmes
Encore une fois, on atteint les bas-fonds de l’indécence. Elle soutient qu’une personne parmi mes 6000 amis.es facebookiens – laquelle? elle ne le mentionne pas – serait favorable aux châtiments corporels sur les femmes:
Come on! Bien sûr que je m’y oppose vivement! Je m’oppose d’ailleurs à tout châtiment corporel et à la peine de mort également. Mme Benhabib a-t-elle décidé qu’elle me faisait le même procès qu’elle réserve habituellement aux « méchants » islamistes?

6. Je tirerais les ficelles des antifas et des islamistes au Québec
Bon, est-il possible de paranoïer encore plus fort? Elle avance que je n’ai qu’à claquer des doigts pour déchaîner mes troupes d’antifas et d’islamistes à ma guise, contre mes proies:
Du côté des anarchistes, ils n’ont pas de chef – lisez la définition d’anarchisme si vous ne me croyez pas – quant aux islamistes, je ne sais pas du tout de quoi elle parle: des Frères musulmans qu’elle hallucine partout?
7. Infopub
Après m’avoir rudement pilonné d’accusations mesquines et mensongères, elle lance cette publicité qui n’a aucun rapport avec le reste:
M’a-t-elle instrumentalisé – par le biais de 1001 coups bas – rien que pour promouvoir son événement?
Quoi qu’il en soit, je lui souhaite paix et bonheur, qu’elle fasse ce qu’elle veut, et moi, de mon côté, je continuerai à critiquer l’intolérance et la montée de l’extrême-droite, de par mes textes.