Pour bien des chroniqueurs et une partie de la classe politique : « il n’y en a pas de racisme au Québec! ». Il y en aurait ainsi partout en Occident et en Amérique du Nord, mais pas ici, chez les irréductibles Gaulois que nous sommes…
L’islamophobie en est pourtant l’un des symptômes les plus éloquents et pas seulement dans les cercles fermés de La Meute.
Il y a deux semaines, une dame rapportait innocemment sur Facebook la petite histoire choquante d’une soi-disant « amie » – dont l’identité n’a jamais été révélée – qui aurait calomnié un client d’apparence « musulmane », à son insu.
Il avait l’air «arabe»
Par un beau matin de décembre, une serveuse aperçoit son maudit client « arabe » qui commande toujours les mêmes œufs tournés sans demander de « bacon » :
Était-il vraiment arabe, ou latino, ou d’origine indienne? Peu importe, elle est persuadée qu’il est arabe et musulman pratiquant de surcroît : c’est pourquoi elle le « trolle » à chaque fois en lui offrant du bacon, des saucisses et du jambon…
Cette fois-ci, elle décide de le « souiller » car ici au Québec, les gens qui prennent pas de bacon avec leurs œufs c’est inacceptable :
Donc après avoir graissé l’assiette entière avec du bacon cru, le client aurait dégusté son repas sans se douter de rien :
Fière de son coup, elle ajoute donc qu’elle « s’est sentie bien toute la journée » et est allée partager son expérience mémorable sur Facebook.
Ses proches l’encouragent
On pourrait croire que la serveuse est une « exception », un OVNI gênant dans le paysage québécois, mais les réactions sur Facebook furent tout d’abord fort approbatrices.
Voir par exemple ces premiers commentaires sur le mur de Sara Gagnon :
Sans faire partie – à ma connaissance – de groupes xénophobes organisés, Mme Gagnon partage des vidéos de démagogues islamophobes comme Josée Rivard, Dave Treggett, etc., et a dans ses contacts des gens à l’humour douteux comme une certaine Dupuis :
Quand le racisme rôde ainsi sur les réseaux sociaux, il n’est guère étonnant d’en trouver aussi des manifestations dans la vie de tous les jours.
Mais on ne peut non plus exclure la possibilité que le récit ait été inventé de toutes pièces par une auteure souhaitant réaliser ses fantasmes anti-musulmans. Cette histoire cathartique pourrait être une autre conséquence collatérale de la « fake news » lancée par TVA Nouvelles, trois jours plus tôt, attisant l’islamophobie ambiante…