Josée Rivard est une figure incontournable de l’extrême-droite québécoise, toujours férue de théories conspirationnistes : nos gouvernements islamiques, George Soros, les reptiliens, les Chemtrails, le «grand remplacement» (orchestré ici par les libéraux), etc.
Sa page Facebook est suivie par plus de 24 000 personnes, ses vidéos atteignent plusieurs milliers de visionnements.
Certes, on peut imaginer qu’une bonne partie de son auditoire ne l’écoute que pour se moquer d’elle, mais son influence demeure significative: ses vidéos se retrouvent régulièrement partagées dans les cercles ultranationalistes.
La patriote à la défense des «de souche»
Par-delà ses références éclectiques au paranormal, son motif principal est la haine des immigrants.es. Sa xénophobie achevée transparaît dans la quasi-totalité de ses vidéos, qu’elle dépose notamment sur Youtube. Elle y appelle à l’action, à la rébellion contre nos gouvernements pro-immigration et contre les nouveaux arrivants.
Elle a d’ailleurs été membre du groupe de droite radicale La Meute – qui l’a vite rejetée – ensuite elle s’est tournée vers les Soldiers of Odin, puis la Storm Alliance, sa nouvelle complice :
Étant donné sa forte tête, Josée Rivard semble mal cadrer avec les structures hiérarchiques d’extrême-droite. Elle démarre donc ses propres projets.
En 2015, elle lança notamment la page raciste «NON aux migrants», où les opinions les plus abjectes pouvaient être applaudies.
En commentaires, par exemple, des lecteurs islamophobes ont proposé d’«égorger» des musulmans à la place des moutons durant la fête de l’Aïd. Josée Rivard a «liké» la blague haineuse en tant qu’administratrice de la page :
Elle a aussi appuyé l’idée de lancer une bombe au napalm sur la foule:
Un autre projet de page, mené par Josée Rivard, s’avère être UPLQ (Union Patriotique pour la liberté du Québec). Cette nouvelle initiative est elle aussi à saveur raciste. On nous y invite à «protéger nos us et coutumes» de manière paranoïaque, quitte à s’armer.
Dans une section consacrée à la survie en situation de guerre civile, ce lecteur explique comment l’on peut se procurer armes et munitions, sans laisser «aucune trace» :
Le brassard blanc
Le succès de Josée Rivard tient surtout à ses capsules vidéos dans lesquelles on la voit piquer des crises à propos de tout et de rien. À vrai dire, ses monologues agressifs en viennent toujours à cibler l’immigration et la communauté musulmane.
Dans une vidéo éloquente, elle utilise par exemple le terme «guenilles» pour traduire «hijab», et tient des propos parfaitement odieux:
«quand c’est des côlisses de musulmans, (…) ostie de fauteurs de trouble (…) retournez dans le côlisse de désert, c’est tu clair?» (octobre 2016).
Voulant transmettre sa rage fascisante à l’ensemble du peuple québécois, elle a récemment lancé l’idée du port d’un «brassard blanc», qui enverrait ce message à nos gouvernements : «Commencez par gérer le pays comme du monde avant de nous envoyer des gens».
Enthousiasmés, des dizaines de fans ont affirmé vouloir se joindre au mouvement :
Officiellement, elle prétend que le brassard «blanc» est synonyme de paix, mais dans la même vidéo, elle véhicule un message de pureté raciale, car nos gouvernements nous forceraient à nous «mélanger» avec des étrangers :
«Le brassard blanc, là, je dis : Non à une immigration massive!». « Plus qu’ils nous envoient des mélanges de même, mieux que c’est pour nous faire oublier notre patrie».
Il faut noter qu’elle s’oppose à tous les immigrants sans exception. Comme par exemple dans ce commentaire où l’intervenant traite les immigrants originaires du Honduras d’«indésirables».
Enfin, soulignons aussi que Josée Rivard aime jouer les instigatrices de révolte réactionnaire, reprochant constamment à ses auditeurs leur lâcheté face à l’invasion étrangère: «Vous avez toujours une ostie de défaite pour pas vous investir!», «on parle d’une immigration massive sans aucun sens pendant que nous ici on n’est pas nourris» (26 août).
Telle une gourou, elle puise sa sagesse dans un univers paranormal – celui des thèses conspirationnistes – puis elle redescend sur Terre nous révéler notre condition d’esclave qui serait causée par de méchants «banksters» nous imposant l’immigration. Elle finit, en pratique, par nous braquer contre des minorités vulnérables.
La harceleuse
Comme bien des personnalités narcissiques d’extrême-droite, elle adore persécuter ses détracteurs.
L’une de ses proies favorites est une militante progressiste qu’elle traite de toutes sortes de noms méprisants. Comme cette dernière porte le hijab, elle la traite sans cesse de «grosse charrue» qui «s’habille en guenilles», etc. Elle utilise constamment des noms grossiers et blessants pour intimider ses critiques.
Dans cette capture d’écran, elle annonce que ladite militante sera présente à un événement comme contre-manifestante. Une amie de Josée Rivard – la très xénophobe Louise Duval (Guindon87) – lui rétorque : «Si elle te crie dessus, crisse-lui une droite de ma part».

Pour la petite histoire, elles se sont réellement rencontrées dans la manif : la militante est restée silencieuse pendant que Josée Rivard criait tellement qu’elle a perdu le sens de l’orientation et est rentrée tête première dans la cigarette d’une dame…
Pour l’heure, Mme Rivard a vu son compte Facebook fermé pour 30 jours. Elle a contre-attaqué publiquement que les coupables finiront en «bœuf haché»…
Qu’elle en soit consciente ou non, Mme Rivard apparaît bien être une agente de radicalisation: lâche ces immigrants qui ne t’ont rien fait!