Dans un article récent, nous apprenions de manière invraisemblable que de fiers alliés de La Meute, dont Sunny Létourneau, se lançaient en politique municipale afin de briguer des postes de conseillers à Saint-Apollinaire. Pourquoi veulent-ils s’approcher de la mairie ?
Le 15 juillet dernier, je publiais un article dans Ricochet révélant qu’un «camp du Non», à Saint-Apollinaire, avait reçu le soutien logistique du groupe raciste d’extrême-droite La Meute, pour faire barrage à un projet de cimetière musulman. Ce projet – reposant sur une transaction privée – avait reçu l’aval du maire actuel.
La porte-parole du camp du Non, Sunny Létourneau, était membre du clan 12 de La Meute, ainsi que sa garde rapprochée et de nombreux membres de sa famille (son conjoint, ses deux parents, etc.). Ils ont fait battre le projet en réclamant la tenue d’un référendum contestant les règles de zonage (à peine quelques dizaines de citoyens.es à proximité du terrain bénéficiaient d’un droit de vote).
Cette Mme Létourneau a déjà admis connaître personnellement le nouveau dirigeant de La Meute, Sylvain «Maikan» Brouillette. Elle est d’ailleurs toujours membre du groupe secret à ce jour, et ce, depuis aussi loin que février 2016…

Sur cette photo, on peut voir Mme Létourneau et ses parents, de dos, discuter avec le porte-parole de La Meute, Maikan, alors que le camp du Non s’organisait.
Le camp du Non
Sunny Létourneau tente aujourd’hui de minimiser ses liens avec La Meute en laissant entendre qu’elle n’y occupait qu’un rôle «passif». Des captures d’écran prouvent toutefois le contraire. Elle participait activement à leurs conspirations:



Notons que lorsque les grands médias se sont rendu compte que Mme Létourneau faisait partie de La Meute, sa première réaction fut de dire qu’elle voulait tempérer leurs opinions extrémistes :
«Je me suis inscrite parce que c’était le seul moyen pour commenter certains propos que j’avais lus et que je trouvais extrémistes. Je ne suis pas impliquée dans La Meute»
Cette réponse est assez cocasse quand on pense au fait que c’est son propre père, Réal Létourneau, qui a lancé les commentaires les plus radicalement islamophobes lors des séances de consultation. Il fit par exemple des liens entre le cimetière et les actes terroristes ayant cours dans d’autres pays.
Mme Létourneau a-t-elle adhéré à La Meute pour calmer son propre père ? Plus sérieusement, rappelons qu’elle y est depuis février 2016.
Les autres candidats aux postes de conseiller
Mme Létourneau est entourée d’une équipe de quatre autres candidats dont la majorité est également liée au groupe xénophobe.
Il y a par exemple Valmont Rioux, dont l’ancienne photo de profil était carrément une tête de loup et une photo de lui accompagnée du logo de «membre officiel»:

Ensuite il y a un certain Mario Casavant, qui fut ajouté récemment au groupe secret, le 30 septembre dernier :
Puis il y a Victor Hugo Castro, dont on sait qu’il s’impliquait dans l’entourage du camp du Non durant les séances de consultation, car les médias ont rapporté quelques-unes de ses sorties.
Le 6 mars il s’indigna : « «Pourquoi faire ça ici? Avez-vous réfléchi aux conséquences?», puis, le 29 mars, il trouva insensé que les musulmans refusent d’être « enterrés avec lui ». « Ce qui nous dérange, a-t-il dit, c’est qu’il ne nous reste que huit lots et qu’on va accorder une privatisation “VIP” pour vous, les musulmans».
Victor-Hugo Castro (…) s’est ensuite livré à une charge en règle contre l’islam et le Coran. «Il y a 25 versets du Coran qui appellent à tuer les mécréants. Nous, dans notre religion, on n’est pas comme ça. Notre religion nous dit de pardonner» (Le Soleil).
Reste enfin M. Alain Caron, dont je ne sais pas s’il a joué un rôle dans le camp du Non, mais publie à l’occasion des statuts anti-islam et s’était fortement réjoui de la victoire du Non sur Facebook, partageant même une vidéo de Stu Pitt (propagandiste de La Meute), qui prenait la défense du groupe d’extrême-droite contre Régis Labeaume :
En conclusion, il nous semble que la majorité des candidatures entourant Sunny Létourneau paraît vouloir surfer sur l’infâme succès du référendum du 16 juillet dernier, où seulement 36 personnes avaient voté.
Veulent-ils isoler le maire actuel – Bernard Ouellet – pour l’entourer de gens à tendance raciste? Je doute que Saint-Apollinaire ait besoin de ça.