A-t-elle menti?

Dans l’affaire des mosquées, je ne comprends pas pourquoi la journaliste de TVA s’est entêtée à croire aveuglément un jeune entrepreneur – dont la page Facebook affiche nombre de commentaires islamophobes ET qui revenait d’un long congé de deux semaines – alors qu’elle défiait hargneusement les responsables des mosquées comme s’il était impossible qu’ils puissent dire la vérité.

Trois extraits laissent croire qu’elle a affabulé au sujet du contrat, en affirmant qu’elle l’avait à portée de main, prouvant indubitablement qu’une clause discriminatoire s’y trouvait.

(1) Dans une entrevue qu’on peut consulter sur Youtube, un responsable religieux, incrédule, lui réclame « une copie de cette demande », la journaliste rétorque : « moi je l’ai filmée, je vais vous la montrer ce soir ».

L’homme prend la peine d’insister : « Ça été écrit, c’est pas verbal? ». Elle répond : « Oui, c’est écrit! ».

z2

 

(2) Dans un deuxième extrait (qui était tiré du premier reportage à TVA Nouvelles), elle apostrophe un représentant des mosquées sur la rue. Celui-ci objecte : « Avez-vous une preuve? », elle répond : « Absolument, l’entrepreneur peut même vous la fournir! ».

L’article qui accompagnait l’entrevue était sans ambiguïté:

Le dirigeant de la mosquée « a ensuite réclamé que les femmes ne soient pas visibles les vendredis sur les chantiers (…). Cette clause est d’ailleurs écrite noir sur blanc dans le contrat ». Noir sur blanc…

 

(3) Le lendemain, au Québec Matin, la chef d’antenne Julie Marcoux brasse son invitée Diane Lemieux – PDG de la CCQ –, qui enquête sur la véracité des allégations. La crédibilité de TVA Nouvelles sera éprouvée. Julie Marcoux hausse le ton :

« Attendez attendez, là, Mme Lemieux! Il n’y a pas de versions différentes. C’est-à-dire que notre journaliste Marie-Pier Cloutier a la preuve du contracteur qu’il y a eu une demande des propriétaires des deux mosquées de retirer les femmes du chantier (…). La journaliste a la preuve papier! » (à 1min50sec).

 

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(Diane Lemieux, secondée de la ministre responsable du Travail)

Coup de théâtre à la remise du rapport officiel par Diane Lemieux :

« Il n’y a aucune indication, aucun témoignage, aucun élément qui nous permettrait d’affirmer que les mosquées sont les instances qui auraient commandé ce genre d’aménagement. D’aucune manière, aucune trace, aucune déclaration des gens rencontrés sont à cet effet-là », a déclaré la PDG de la Commission de la construction du Québec.

Oups…

Des « fake news » islamophobes à TVA Nouvelles?

Depuis mardi, un reportage-choc de TVA Nouvelles enflamme les réseaux sociaux et déchaîne la colère de tout un chacun contre deux mosquées de Montréal ayant soi-disant exigé qu’un chantier de construction proscrive « les femmes » y travaillant le vendredi, jour de prières.

La journaliste de TVA fut bien claire sur ce point : « Au moins cinq femmes auraient été chassées » du chantier, en ayant été soit déplacée, « soit carrément privées de salaire ». On a aussi évoqué des cas d’intimidation, de menaces et de violence verbale.

Le sous-titre de l’article accusait les leaders religieux : « Les dirigeants de deux mosquées ont fait des pressions sur un entrepreneur pour qu’il n’y ait aucune femme sur des chantiers ».

Ces accusations sans fondement ont mis les responsables de la mosquée en danger, en plus d’alimenter l’islamophobie partout au Québec. Voir ce témoignage de l’avocat de la mosquée :

z2 menaces graves

 

Une histoire démentie

Dès la préparation du reportage, les responsables des mosquées visées ont pourtant clamé haut et fort leur innocence, mais la journaliste ne voulait rien entendre. Elle les interrompit sèchement : « Est-ce que ça vous dérange que je sois une femme pis que je vienne vous poser des questions? ».

Comme elle refusait d’écouter réellement leur version des choses – elle ne prend même pas la peine de mentionner leurs noms dans l’article – ils ont émis un communiqué niant vigoureusement avoir revendiqué quoi que ce soit à propos des femmes : « Nous avions effectivement demandé l’accès au stationnement, sur l’heure du midi les vendredis, mais n’avons jamais demandé l’exclusion de personne ».

CBC et La Presse ont ensuite accédé à l’entente elle-même pour se rendre compte qu’on n’y faisait aucune demande d’accommodement concernant les femmes :

z3 cbc

Même son de cloche de la part de Serge Boileau, qui gère le chantier :z4 boileau

 

Pourquoi TVA a lancé la nouvelle?

On peut très bien imaginer que l’entrepreneur M.-A. Perreault, qui revenait de deux semaines d’absence, ait mal interprété les faits. C’est lui qu’on aperçoit au début du reportage, affirmant qu’une de ses employées fut prise à partie : « on l’intimidait, on lui criait des injures, qu’elle avait pas d’affaire là. »

Mais si elle n’avait « pas d’affaire là », était-ce parce qu’elle se trouvait sur le site du stationnement un jour de prière – contrevenant ainsi à leur entente – ou parce qu’elle était femme?

z4 MAP
L’histoire semble surtout reposer sur la version de ce patron, Mark-Alexandre Perreault, qui avait dit à la journaliste que l’entente écrite existait

Perreault poursuit par un commentaire plutôt xénophobe : « On est chez nous ici pis les femmes ont les mêmes droits que tout le monde ». Le 11 décembre, il avait aussi publié un texte sulfureux dans lequel il paraissait investi d’une mission:

« Les musulmans doivent comprendre qu’ils doivent s’adapter au Canada et au Québec (…). Si vous pensez comme moi, envoyez-le à tous vos contacts. Sinon supprimez-le et laissez-nous envahir. Je respecte et ferai respecter mes racines!!!!!!!!! ».

Du côté de TVA, on s’en remettait aveuglément à la journaliste Cloutier qui laissait entendre qu’elle avait vu ledit contrat, stipulant que les femmes devaient être repoussées des chantiers. La chef d’antenne Julie Marcoux a ainsi déclaré avec conviction:

« Notre journaliste Marie-Pier Cloutier a la preuve du contracteur qu’il y a eu une demande des propriétaires des deux mosquées de retirer les femmes du chantier (…). La journaliste a la preuve papier! »

Que rétorquer à des gens qui ont « la preuve papier »?

 

Backlash islamophobe

Il n’en fallut pas plus au chef de La Meute pour déclarer la guerre à la mosquée en invitant tous ses membres à la manif de vendredi prochain :

z6 Maikan1

Dans son empressement, Maikan oublia même de fermer la section commentaire sur leur page publique, ce qui nous permet de voir maintes représailles proposées par leurs militants.es. Plusieurs promettent par exemple de concocter un « méchoui au porc » pour provoquer les méchants musulmans :

z7

Remarquons que dès l’origine (avant l’annonce de La Meute), le reportage TVA annonçait qu’une manifestation s’organisait expressément pour troubler la prière du vendredi : « Les collègues des femmes visées songent à perturber la prière de vendredi en organisant une manifestation devant ces mosquées ».

Quelles conséquences ont les « fakes news » islamophobes sur l’univers mental de certains militants identitaires? Je crois que ce Meuton résume très bien la situation :

z8

Messieurs les Meutons, vous ne disiez pas que l’islam c’est pas une « race »?

Richard Martineau fait la promotion indirecte de la prochaine grande manif de l’extrême-droite

Le célèbre démagogue Richard Martineau est très actif sur Facebook, publiant toutes sortes de statuts – dont une quantité vertigineuse d’images de femmes en burka/niqab – s’inscrivant dans le droit-fil de ses opinions réactionnaires habituelles.

Le 12 octobre dernier, il eut la mauvaise idée de faire un coup de pub indirect pour la grande manif mise sur pied par La Meute et la Storm Alliance, le 25 novembre prochain, en exposant l’affiche entière sur son mur Facebook :

 

z1 la manif2 - Copie

Cette manifestation s’avérera bien sûr un immense festival pour l’extrême-droite et les néofascistes, comme l’ont été les derniers attroupements de ces groupes xénophobes. De nombreux groupuscules radicaux ont aussi confirmé leur présence.

La sortie de Martineau a mobilisé les partisans de La Meute, déjà nombreux sur sa page Facebook. Leur porte-parole, Sylvain « Maikan » Brouillette, avait profité de l’occasion pour inviter le Franc-tireur à se joindre à eux, sur un ton de franche camaraderie :

z1- maikanCopie

On sait, en fait, que Martineau est membre de la page secrète de La Meute, et que Maikan a souvent répété que ce dernier est un « loup qui s’ignore », puis qu’il finira par « sortir du placard » car il a « exactement le même discours que La Meute à chaque fois qu’il ouvre la bouche ».

Pour sa part, le chroniqueur opiniâtre résiste aux chants des sirènes afin de ne pas perdre le peu de crédibilité qu’il lui reste. Il invoque des raisons qui semblent d’ordre esthétique pour garder une certaine distance :

z2 la manif esthétique - Copie

 

Un pyromane engagé

Alors qu’il publie lui-même des textes islamophobes, Martineau tient mordicus à nous faire croire que le racisme n’existe tout simplement pas au Québec. Il veut laisser croire que ce sont les antiracistes qui sont racistes (?) :

z3 martineau on est pas racistes2.PNG
(article du Journal de Montréal, par Sophie Durocher)

Le chroniqueur détourne parfois les nouvelles pour en faire de faux scandales. Comme il l’a fait par exemple avec cet article de La Presse – qu’aucun autre grand média n’a repris – affirmant que plusieurs «migrants» ont omis de se présenter lors d’une étape de leur demande d’asile :

z4 Martineau déforme les infos

Martineau présente la chose comme si ces personnes étaient disparues dans la nature. La panique s’installe parmi son lectorat probablement trop «pressé» pour lire ledit article :

z4b Martineau déforme les infos réplique panique
(Notez les 98 « likes » qu’elle a reçu…)

Parmi ces lecteurs pressés se trouve notamment le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, qui hurle de rage :

z4c Martineau déforme les infos Boisvenu - Copie

 

À vrai dire, l’article visait plutôt à souligner le fait que les demandes d’asile risquaient d’être refusées si les personnes concernées ne sont pas mieux informées quant au processus à suivre :

« Me Stéphane Handfield, un autre avocat spécialisé en la matière, affirme que (…) les gens sont simplement confus. « Selon l’information que j’ai eue, ce sont souvent des gens qui ne sont pas représentés par un avocat, qui sont perdus dans les dédales administratifs. Il y a trop de dates à respecter et d’exigences pour des gens qui sont laissés à eux-mêmes ».

On peut conclure en rappelant que si certains se contentent de lire les gros titres, Martineau préfère parfois se fier à ses seules « intuitions personnelles », comme il l’avait déclaré dans une chronique récente :

citation de martineau

Une perche tendue aux racistes

L’Alberta annonça récemment qu’elle allait étendre ses programmes linguistiques à de nouvelles langues, telles l’arabe. De la maternelle jusqu’à la fin du secondaire, on pouvait déjà y d’apprendre le chinois (mandarin), l’allemand, l’ukrainien, le cri, la langue des Pieds-Noirs, l’italien, le japonais, le pendjabi, le latin, l’espagnol…

Mais lorsque les grands médias rapportèrent la nouvelle qu’on allait y ajouter l’arabe, cela déclencha un véritable coup de tonnerre dans la droitosphère.

zz la charia se répand

Analyse d’une histoire montée en épingle (merci à Vigile RS sur la tolérance pour avoir soulevé la problématique en premier).

 

Le titre choisi par les médias traditionnels

À ma connaissance, le premier grand média à en parler fut Global News, dont le siège social se trouve à Toronto. L’annonce fut traitée de manière bienveillante par la journaliste Kim Smith, dont le reportage soulignait clairement que ces programmes de langue bonifiés allaient mieux desservir la communauté arabophone, auparavant laissée pour compte malgré le vaste choix de langues offert aux autres.

CTV, Radio-Canada et TVA Nouvelles ont emboîté le pas en reprenant le même titre à quelques virgules près : « Alberta schools to offer Arabic-language bilingual program in 2018 » / « Des cours d’arabe dans les écoles albertaines dès l’automne prochain ».

Comme les gens ne lisent souvent que les gros titres, il n’en fallut pas plus pour alerter les islamophobes, qui se croient envahis de toutes parts.

 

La réaction des lecteurs de TVA/Journal de Montréal

À la différence de Global News, nos médias francophones ont relayé le titre en le contextualisant de moins en moins. De sorte qu’il fallait lire tout l’article du Journal de Montréal jusqu’à la dernière ligne pour enfin réaliser que d’autres langues étaient offertes en plus de l’arabe, sans plus d’explications.

Comment le lectorat de Québecor a-t-il interprété la nouvelle ? Dans le Journal de Montréal, la section commentaire n’était pas disponible, mais le fil Twitter de TVA nous donne un bon aperçu de quelle fut la réception générale : je compte environ 46 commentaires exprimant l’indignation, et seulement 6 qui tentent de tempérer les autres ou de faire valoir la richesse de connaître plusieurs langues.

Quelques exemples de protestation :

tva abattre

tva coran

tva1 meute

tva islamiser

 

 

La pérégrination de la nouvelle sur la droitosphère

Quand l’article de Global News est paru le 8 octobre, il n’a fallu que quelques minutes pour que la page xénophobe « Canadian Patriots » le partage. Cette page anglophone est suivie par plus de 82 800 personnes… Une heure plus tard, ce fut la page « Québécois pour Donald Trump » qui poussa les hauts cris :

zz 8 oct Qbc pour D Trump

 

Le lendemain, c’était au tour du parti Citoyens au pouvoir de juger qu’il est louche qu’on ait choisi l’arabe au lieu de « l’Espagnol ? l’Allemand ? etc. ». Puis Guy Boulianne (alias le Prince fou) créa un autre boom à partir de la page du Mouvement républicain du Québec. Des gens appelèrent à la révolte :

zz 10 oct révolte

 

Glissant dans la fachosphère, les articles furent partagés par « Pegida Québec », « Québécois debout contre l’islam radical », ainsi que « Non à la Québécophobie et au racisme envers les Québécois » (NAQAREQ), etc.

 

Conclusion

Nos grands médias devraient être plus sensibles au fait qu’il y a une réelle islamophobie galopante au pays. Lorsqu’on titre qu’un programme bilingue d’arabe sera offert en Alberta, sans spécifier que dix autres langues étaient également offertes, alors on génère inutilement de la polémique.

A-t-on parlé de germanisation ou de pendjabisation du pays lorsque les premiers programmes bilingues sont apparus ?

Cette étude de l’arabe (optionnelle) ne passerait même pas avant le français, car ce dernier bénéficie d’un statut privilégié et de cours d’immersion pouvant dépasser les 50% du temps passé en classe.

De plus, ce n’est pas parce qu’un.e élève apprend l’arabe qu’elle « s’islamise » et les musulmans eux-mêmes ne sont pas des « islamistes ».

Réplique à Richard Martineau

Dans une chronique à RadioX, Richard Martineau a répondu à mon billet analysant les révélations selon lesquelles plusieurs chroniqueurs conservateurs, dont Martineau lui-même, sont membres du « groupe secret » de La Meute.

En partant, il n’a clairement pas lu le billet car il m’attribue une thèse farfelue que je n’ai jamais soutenue :

« C’est qui ce bozo-là, Xavier Camus? Moi je suis dans La Meute avec Lise Ravary? (…) Chu pas dans La Meute, pas dans la Meute! »

Rappelons que mon analyse posait la question de savoir s’il était conscient d’être membre de ce groupe Facebook, car les loups utilisent son image pour promouvoir leur idéologie haineuse – une section de leur site officiel est notamment consacrée à des textes d’opinion de Martineau sur l’islam – et pour recruter, ils se targuent d’avoir un nombre impressionnant de «membres» en incluant leur groupe secret dans le calcul :

zzz Martino Maikan sur la force du mombre
Oui, la force du mombre!

Durant son intervention à RadioX, Martineau nous apprend qu’il sait depuis plusieurs mois faire partie du groupe, ayant déjà écrit une chronique là-dessus. C’est bien beau d’en parler, mais il a visiblement décidé d’y rester, puisqu’il y est toujours.

Passant à l’offensive, il a tenté de me discréditer pour éviter d’avoir à se justifier :

« Xavier Camus (…) y’est enseignant en PHILOSOPHIE au cégep – écoute ça s’invente pas – et y’est allé à… l’UQÀM. Quelle surprise! Je tombe… en bas de ma chaise. Prof de philo au cégep : ça doit être le Cégep du Vieux. Écoute, c’est sûr et certain ».

Donc, en plus de ne jamais aborder les questions soulevées dans mon texte, tout ce qu’il trouve à faire est de s’attaquer à la philosophie en tant que domaine d’études et aux institutions que sont l’UQÀM et le Vieux-Montréal…

Son co-animateur, en revanche, cite directement mon texte, ce qui embarrassera Martineau au plus haut point : « Pour La Meute, t’es un loup qui s’ignore (…). Bah oui, le porte-parole, Maikan a dit : « Je le dis souvent, Richard Martineau est un loup qui a peur de sortir du garde-robe ». Coincé et gêné, Martineau lâche un : « Bin oui, my god… ».

En fait, Maikan est plus motivé que jamais à embrigader Martineau, car selon lui, à chaque fois que ce maître d’opinion « ouvre la bouche », on croirait entendre La Meute. Le porte-parole d’extrême-droite invite désormais son idole à carrément s’afficher avec leur logo, en l’appelant affectueusement « mon Rick » :

zz Maikan Martineau ouvre la bouche

Bon, est-ce exagéré d’avancer que le franc-tireur puisse avoir un discours intolérant semblable à celui de La Meute? Selon une étude qui se penchait sur 438 textes publiés entre 2006 et 2014, on pouvait conclure que, selon les mots de Radio-Canada : « Les chroniques de Richard Martineau alimentent l’islamophobie ». Pire encore, il a continué à taper sur le même clou durant les deux années suivantes, à un rythme plus effréné :

« Depuis le dépôt du mémoire, la cadence des chroniques consacrées en tout ou en partie à l’islam n’a pas diminué, au contraire. Il en a publié plus de 200 au cours des deux années 2015 et 2016 ».

zz richard-martineau-burka

D’après l’auteure du mémoire: « L’islamisme (…) est toujours présenté de manière à créer un climat et un lien entre musulmans et extrémisme, entre islam et islamisme, musulmanes et voile. Ça crée un climat de société où ces enjeux-là sont toujours mélangés où on réduit les musulmans à l’islamisme et au voile. » » (R.-C., 5 mars).

Si l’on se réfère aux tout derniers jours, sur la page Facebook de Martineau, la même obsession pour l’islam refait surface. Soit il se moque d’un colloque sur l’islamophobie qui aura lieu à Québec, soit il vilipende un spécialiste en sécurité nationale d’après lequel la « droite identitaire » serait plus dangereuse que l’ « islam radical » dans le contexte québécois:

zMartico sur Katsuya

Devinez quel commentaire fut l’un des plus populaires sous cette publication de Martineau?

zz Martino je supporte la meute

En dernière analyse, nous attendons toujours de voir Martineau réellement prendre ses distances avec La Meute, car leurs dirigeants sont persuadés qu’il finira par admettre qu’il est bel et bien l’un des leurs. Il pourrait commencer par quitter leur groupe secret, surtout que sa présence y est d’autant plus troublante qu’il martèle fréquemment des opinions anti-islam.

Enfin, il pourrait aussi faire preuve d’autocritique en reconnaissant que l’islamophobie devient un phénomène préoccupant au Québec. Mais j’imagine que les poules auront des dents avant que ça arrive…

Ma réplique à Lise Ravary

La chroniqueuse Lise Ravary utilise les gros canons de Québecor pour intimider ses critiques et régler des comptes personnels.

Son dernier article, «Le roi de l’amalgame», n’a d’autre but que de me discréditer sur les plans public et professionnel, en plus de me menacer de poursuites judiciaires.

Pire encore, tout son argumentaire n’est qu’un tissu de sophismes et de mauvaise foi. Puisqu’elle m’accuse de manquer de rigueur intellectuelle, passons en revue chacune des principales affirmations.

 

  1. Sa thèse principale est un mensonge éhonté

Selon la thèse de départ de son article, j’aurais affirmé que Ravary et quatre autres personnalités sont «membres de La Meute», que je serais trop bête pour me rendre compte qu’elle n’était que sur une «page FB secrète» :

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Ce qu’elle déclare est archi-faux.

Pour commencer, le titre de mon article la réfute déjà en moins de deux secondes : «Richard Martineau et Éric Duhaime, membres du groupe secret de La Meute». De la première ligne à la dernière, mon texte rappelle plusieurs fois qu’on ne sait pas s’ils ont conscience de faire partie du groupe secret, mais que leur présence sert les intérêts des dirigeants de La Meute.

Ravary a-t-elle lu mon billet avant d’aller me démolir dans le Journal de Montréal? Ment-elle volontairement afin de me causer du tort? Chose certaine, sa thèse principale est aberrante et elle part de ce point pour m’insulter en titrant : «Le roi de l’amalgame».

Par ailleurs, mon billet n’a jamais mentionné l’historien Éric Bédard, là aussi elle invente n’importe quoi.

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  1. Attaque à ma crédibilité professionnelle

Dans son texte, Ravary met à profit son imposante tribune pour nommer l’un de mes employeurs – le cégep Ahuntsic (d’où sort-elle cette info?) – me traîner dans la boue, puis laisser entendre que je n’aurais pas la hauteur d’esprit pour enseigner la philo :

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Dans ma publication Facebook précédente, j’affirmais avoir été menacé par une dame xénophobe, militante sur les réseaux sociaux, qui avait porté plainte à mon Collège pour me faire perdre mon emploi. Ravary rajoute ainsi davantage de pression sur mon poste de précaire.

 

  1. Elle me taxe de multiculturaliste extrémiste

D’après Ravary, je cultiverais une vision «extrême» du multiculturalisme. Honnêtement, je ne sais même pas à quoi ça ressemblerait… un respect mutuel? Je m’oppose aux discours racistes, xénophobes, islamophobes, surtout lorsqu’ils sont véhiculés par des meneurs d’opinion tels certains chroniqueurs-poubelles. Voici son invective :

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Pour fonder son accusation, elle lance que j’aurais traité Benhabib de «troll anti-islam». «Troll» signifie «intervenant initiant des polémiques». En quoi l’évocation de Benhabib en tant que «polémiste» au sujet de l’islam fait-elle de moi un extrémiste multiculturaliste? Et que veut dire cette notion de toute façon?

 

  1. Elle prétend s’être jointe à la page secrète par professionnalisme

Lise Ravary raconte qu’elle aurait adhéré au groupe secret par devoir professionnel, car elle préparait une série de trois articles sur La Meute.

Comme elle est une journaliste, une vraie de vraie, il fallait qu’elle observe de l’intérieur comment fonctionne La Meute «avant» de pouvoir se faire une opinion sur eux :

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Ces bons gentlemen de La Meute l’ont donc accueillie avec courtoisie. Curieusement, elle a mis fin à sa série d’articles il y a deux semaines (fin août) et elle est toujours membre du groupe secret. Son professionnalisme exige-t-il qu’elle y demeure ad vitam aeternam, sous sa vraie identité en plus?

En dernière analyse, je ne vois pas ce qui reste de cette chronique à part une volonté manifeste de ternir un opposant idéologique, quitte à mettre à profit les mensonges les plus flagrants. Les lecteurs du Journal de Montréal ne retiendront que sa version falsifiée des faits, et elle le sait.

Richard Martineau et Éric Duhaime, membres du groupe secret de La Meute

Plusieurs personnalités sont abonnées à la page secrète du groupe d’extrême-droite La Meute. Elles grossissent ainsi les rangs de la formation xénophobe qui s’enorgueillit d’avoir plus de 44 000 membres sur cette page.

De surcroît, les chefs de La Meute instrumentalisent ces vedettes pour se normaliser et recruter davantage. Ont-elles été embrigadées sans leur consentement? Il conviendrait de voir ces personnalités se dissocier fermement de La Meute en quittant leurs rangs.

 

  1. Richard Martineau

Lorsque le célèbre franc-tireur critique La Meute à demi-mots, c’est pour aussitôt lancer des attaques mieux senties contre la gauche, les antifas, les libéraux, le multiculturalisme, tout en niant vivement qu’il puisse y avoir du «racisme systémique» au Québec.

Dans une série de révélations circulant en de nombreux endroits sur le web (dont ici et ici), on apprend que Martineau fait partie de la page secrète de La Meute depuis aussi loin que novembre 2015!

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Martineau n’étant toutefois pas membre à part entière, le porte-parole Sylvain «Maikan» Brouillette de La Meute est convaincu qu’il finira par sortir du placard, car Martineau est un «loup dans l’âme», «il pense exactement comme nous» :

zzMartineau 3

zz Martineau - 4

Autrement dit, il serait temps que Martineau prennent solidement ses distances avec ce groupe extrémiste en exigeant aussi le retrait de la section qui lui est consacrée, sur la page web officielle de La Meute :

Actualités Martineau

 

  1. Éric Duhaime et Myriam Ségal

Le chroniqueur réactionnaire Éric Duhaime est lui aussi membre du groupe secret depuis novembre 2015.

zz éric duhaime

A-t-il adhéré au groupe «par accident» ou plaidera-t-il la curiosité journalistique? Dans tous les cas, sa présence ne fait que renforcer le sentiment de force de La Meute.

Myriam Ségal, quant à elle, est la nouvelle co-animatrice d’Éric Duhaime à RadioEgo (donc successeure de Bernard Drainville depuis la mi-août).

zz myriam ségal - 2

Sa présence dans La Meute est d’autant plus troublante qu’elle fait également partie de leur groupe public ET d’un groupe public tout à fait odieux intitulé «Non aux produits halal», dont l’objectif déclaré est de «Faire en sorte que les citoyens n’achètent plus halal».

zzMyriam Ségal Halal - Copie

Dans ce cas-ci, il n’est plus question de s’en prendre aux islamistes radicaux : on souhaite carrément embêter tout musulman qui voudrait consommer des produits halal.

La page est publique, c’est-à-dire que n’importe qui peut constater qu’elle y est abonnée dans ses groupes Facebook favoris. Ne nous y trompons pas : il s’agit d’un sous-groupe de La Meute, administré par les principaux chefs!

Halal la meute

 

  1. Lise Ravary

Autre chroniqueuse de droite, Lise Ravary fut ajoutée au groupe secret le 23 août dernier, soit quatre jours avant la parution de ses billets complaisants envers La Meute.

zz Lise Ravary - 3

 

Le porte-parole du groupe raciste extrémiste a tellement aimé son premier article qu’il a dit de Ravary qu’elle est « une dame de conviction pour qui j’ai toujours eu du respect».

zz Ravary Sylvain - Copie

 

En conclusion, quelles que puissent être les raisons pour lesquelles ces personnalités ont abouti dans le groupe secret de La Meute, on ne peut que souhaiter leur dissociation immédiate et une dénonciation des stratagèmes utilisés par La Meute pour grossir leurs rangs et se faire un capital de prestige sur le dos de chroniqueurs conservateurs respectés.

*Mise à jour: la plupart des personnalités visées ont désormais admis être membres du groupe secret. Deux s’en sont dissociées, tandis que Lise Ravary s’est expliquée sur ma page Facebook en affirmant qu’elle avait elle-même fait les démarches pour entrer dans le groupe:

« Ben oui, j’ai demandé d’avoir accès au groupe secret pour préparer mon entrevue de trois heures avec le porte-parole (…) je plaide le professionnalisme » (11 septembre).

L’art d’écrire de mauvais articles sur l’extrême-droite (2e partie)

Ces derniers jours, Richard Martineau et Lise Ravary ont pondu des chroniques plutôt vides à propos de La Meute.

Dire que leurs critiques étaient molles serait un euphémisme : ils révoquent en doute que La Meute soit un groupe radical, haineux ou raciste. Leurs interventions paraissent avoir pour but de nous prouver qu’ils sont plutôt modérés et socialement acceptables.

 

Le mot en « i »

Que ce soit chez Martineau ou dans les trois textes signés Ravary, on ne dénonce nullement le fait que La Meute fasse une fixation sur l’«islam». Puis l’on se doute bien qu’ils n’utiliseront pas le terme «islamophobie», qui semble pour eux être un mal imaginaire.

Tout au contraire, ils insisteront pour nier vigoureusement que le racisme systémique puisse exister au Québec. «Kumbaya» Martineau est persuadé que dans la Belle Province, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…

z Martineau1 - Copie

Mais il y a un éléphant dans la pièce : suis-je le seul à trouver que ça n’a pas de bon sens qu’un groupe comme La Meute ait pour objectif principal la persécution d’une partie de la population, celle de confession musulmane? Et par ricochet, ces paranoïaques s’en prennent aussi aux néo-québécois en général et à ceux et celles qui critiquent leurs actions.

Lorsque, dans son deuxième article, Ravary se décida à mettre un peu d’eau dans son vin et à décrier La Meute du bout des lèvres, elle y a goûté :

z ravary victime

Martineau le réactionnaire

Le célèbre franc-tireur fait tout en son possible pour minimiser l’existence d’inégalités sociales au Québec. De son point de vue, il faut cesser de rechigner contre «le racisme systémique, la culture du viol, le néolibéralisme sauvage, la haine de l’autre, l’homophobie…» (28 août).

martinea6

Si tout va bien, alors quel est son cheval de bataille?

Il préfère s’en prendre aux méchants «islamistes», à l’immigration, aux progressistes, etc., dans un élan visiblement conservateur.

Son angoisse face à l’islam – partagée par des collègues du Journal de Montréal comme M. Bock-Côté et L. Ravary – est bien documentée. Une étude parue en 2015 faisait ainsi état du fait que ses chroniques «alimentent l’islamophobie».

Donc quand il est question de l’idéologie islamophobe de La Meute, il vaudrait mieux pour Martineau de faire profil bas. À la vérité, il y a même une section entière consacrée à Richard Martineau sur le site officiel du groupe extrémiste, il les inspire :

Martineau7

 

Ravary la réactionnaire

Dans une première chronique sur La Meute, Mme Ravary me cibla en laissant entendre qu’il était démagogique de ma part de taxer les loups de radicaux. Je serais ainsi un observateur qui «ajoute aux malheurs du monde» en nommant mal les choses.

Elle omet de dire que mon analyse recoupe en partie celle d’experts comme Herman Deparice-Okomba, directeur du Centre de prévention de la radicalisation :

«La Meute a toujours un positionnement extrême, de l’appel à la violence. Pour moi, aujourd’hui, elle instrumentalise des débats légitimes de société à des fins idéologiques. Elle fait ce que les agents de radicalisation ont toujours fait.» (19 juillet)

Mme Ravary publia donc une série de trois chroniques dont la première laissait supposer que La Meute était fort probablement un club social de «centre-gauche». Après une première réplique, elle est venue sur ma page pour défendre son professionnalisme :

Ravary capture

En fait, elle n’a mis en lumière aucune des deux facettes principales des militants de La Meute : (1) l’hypocrisie de leur image de façade telle que projetée par leur porte-parole « Maikan », prétendant que le groupe est progressiste (2) leur vraie nature islamophobe, xénophobe, paranoïaque et persécutrice.

Ainsi, d’une part, Mme Ravary évite soigneusement de leur reprocher leur croisade anti-islam, de l’autre, elle lance elle-même des remarques aux relents islamophobes.

Sur Twitter, elle a notamment accusé les antifas de s’être trouvés aux côtés de «femmes voilées» durant la manif du 20 août, à Québec :

Ravary islamophobe

On ne pourra sûrement pas compter sur Martineau, Ravary et leurs semblables pour diagnostiquer la montée de l’intolérance en Occident…

L’art d’écrire de mauvais articles sur l’extrême-droite

En 24 heures, deux médias ont laissé La Meute nous raconter qu’elle est un club social de « centre-gauche »: un peu plus et on nous fera accroire qu’elle est une rivale progressiste de Québec solidaire…

Lorsqu’un média offre une tribune en or à un groupe d’extrême-droite, la moindre des choses serait d’équilibrer l’article par un point de vue divergent, afin que le lectorat puisse trancher. Encore mieux, il conviendrait de déconstruire leur discours, de faire voir en quoi celui-ci est intolérant, xénophobe et toxique.

Maikan et Roch les racistes
Message islamophobe signé Maikan, porte-parole de La Meute

Par contre, certains.es journalistes sont plus à droite que d’autres. La tribune offerte à La Meute semble volontairement destinée à leur servir d’info-pub tellement l’esprit critique y est absent.

Un premier exemple: Le Journal de Montréal

Dans Le Journal de Montréal du 25 août, la chroniqueuse Lise Ravary souhaite discréditer la thèse selon laquelle La Meute serait un groupe radical.

Elle commence tout d’abord par citer la conclusion de l’un de mes derniers billets:

Ravary vs camus

Le reste de sa chronique consistera à tenter de re-crédibiliser le discours de La Meute, en encensant tout d’abord leur porte-parole – Sylvain « Maikan » Brouillette – qu’elle qualifie de « très doué ».

Elle affirme d’abord qu’elle passa trois heures (!) au téléphone avec lui, pour finalement nous rapporter bêtement les pires aberrations imaginables:

«Nous sommes contre l’élitisme, anti-establishment, pour la laïcité, les services sociaux, les droits fondamentaux, les syndicats et l’immigration légale.» Il (Maikan) décrit aussi le nationalisme du groupe comme étant «inclusif»…

Rappelons que La Meute n’est pas un parti politique. Jamais on ne la voit discuter ou sortir pour défendre les droits des travailleurs (syndicalisme) ou les services sociaux. Ces affirmations n’ont pas le moindre sens.

Il suffit de passer deux secondes sur leur page publique pour constater que leur seule raison d’être est de combattre « l’islam radical pro-charia » qui menacerait « l’avenir de nos enfants ». Puis sur leurs forums privés, tout n’est que paranoïa anti-islam et anti-immigration.

Patrick Beaudry 3
Patrick Beaudry étant le chef de La Meute…

Or, Mme Ravary détourne délibérément le regard. Elle réduit leur discours islamophobe à de simples conversations de café (locker-room talk?):

« Après des heures à m’ennuyer sur la page Facebook «secrète» du groupe où il ne se dit rien de pire que ce qui se raconte autour des machines à café du Québec, je suis incapable de dire avec précision où se situe La Meute aujourd’hui. ».

Pourquoi Mme Ravary a-t-elle cité la conclusion de mon billet intitulé Preuves que les dirigeants de La Meute sont xénophobes, si c’est pour occulter les nombreuses preuves accablantes qui y étaient présentées? Quelques-unes de ces preuves avaient également été évoquées à la radio de Radio-Canada.

La vérité est qu’elle les trouve passablement pertinents: « La Meute comble un vide dans le débat public », « quand une société traverse une période de bouleversements et que ses leaders ne trouvent rien de mieux à dire que tout va bien (…), l’idéologie populiste et le franc-parler de La Meute plaisent ».

Si l’on cherche les termes « Ravary », « islam » et « islamisme » sur le moteur de recherche Google, les réponses se multiplient: elle est reconnue depuis plusieurs années pour ses prises de position biaisées contre l’islam (voir p.ex. cette chronique qui lui reproche cela: « Lise Ravary et l’islam« , 2014).

Un deuxième exemple: L’Avantage

Bien des citoyens.es du Bas-Saint-Laurent ont été ulcérés par la publication d’une entrevue complaisante avec le chef de clan régional, Éric « Rotikwaho » Rioux, dans le journal local.

Le journaliste Pierre Michaud tend le micro à La Meute au profit d’une superbe info-pub sous forme de questions-réponses.

L'avantage1

On y apprend là aussi que La Meute serait de « centre-gauche »: « techniquement, La Meute, en dehors du nationalisme, qui est de droite, a un message qui se rapproche plus du centre-gauche. Personnellement, je me situe aussi au centre gauche. »

Quelles sont ces valeurs? « Être contre le racisme, pour la laïcité de l’État, contre l’homophobie, pour l’égalité des sexes, pour les programmes sociaux, pour les syndicats, pour un salaire minimum décent ».

Faut-il rappeler que tout cela n’a aucun rapport avec La Meute qui est un groupe de pression anti-islam, raciste et xénophobe? Depuis quand milite-t-elle pour un salaire minimum décent? Cette revendication ne se trouve nulle part sur leur site web officiel ni sur leurs forums privés. Leurs militants.es ne font que casser du sucre sur le dos des immigrants.es et des musulmans.es.

Une fois l’indignation exprimée par des dizaines de citoyens.es, le journaliste Pierre Michaud se rebiffa en défendant bec et ongles son article sur Facebook, en allant jusqu’à nier la présence d’un drapeau nazi – présence qui fut validée par des experts – lors de la manif de La Meute à Québec:

Lavantage

 

Dans un premier temps, M. Michaud nie que ce soit un symbole nazi, puis invoque un « trucage », mais c’en est pas un:

Flag1

En conclusion, nos médias ont le devoir de critiquer et de déboulonner les mensonges éhontés provenant des groupes d’extrême-droite. Encore faut-il que certains.es journalistes en aient la volonté…